lundi 9 mars 2015

Réponse de D/L à quelques points du questionnaire « SYNODE 2 » sur la famille


Le groupe bordelais  Dialogue et Liberté  a pris connaissance des conclusions du Synode 1 sur la famille et du questionnaire préparatoire  au Synode 2.
Il y a réfléchi durant plusieurs semaines de façon approfondie (travail en 4 sous-groupes, échanges fréquents par internet , 2 réunions générales du groupe, de 2h chaque fois etc. …,).
Nous disons tout d’abord notre déception de ne voir donnée nulle part, ni depuis le Vatican, ni depuis le diocèse ,  une indication significative des réponses des catholiques aux questions posées lors du synode 1 (pastorale, accompagnement, homosexualité, remariages après divorces etc.)
            Certes, les conclusions provenant du Synode 1 comportent des idées et/ou des suggestions intéressantes mais le plus souvent exprimées en termes quasiment « définitifs ».


            Notre groupe, comme bien d’autres, a l’impression qu’il est seulement demandé aux catholiques des suggestions pour mettre en œuvre ce qui a DÉJÀ été décidé, sans remise en cause des affirmations et des habitudes.
            Or toute pastorale qui ne partira pas des réalités contemporaines est vouée à l’échec.
            Notre position « globale » est en effet qu’on ne peut pas parler d’accompagnement lorsqu’on impose d’emblée une vision canonique du mariage (préparation, sacrement, etc..).
            Dieu est Amour, Dieu accompagne tout Amour. C’est à partir de cette certitude que l’Église doit renouveler tous ses efforts (Déclarations et pastorale)
Voici ci-dessous les réflexions à propos des points qui nous ont particulièrement interpellés

NB- le texte complet des lineamenta du Synode I et des questions préparatoires au Synode II peut être obtenu ici : télécharger le fichier PDF     à partir du site du diocèse de Bordeaux

lineamenta n° 51 à 53 ; questions 37-38

Remariés après divorce : une situation d’exclus ?

La réflexion qui nous est proposée porte sur le travail du magistère et non sur le vécu et l’attente des personnes, et des chrétiens d’aujourd’hui.
Nous croyons à l’indissolubilité de l’amour de Dieu et à sa miséricorde sans limite.
Ce point nous semble être la base de toute réflexion pastorale. Quand on parle d’amour ou de désamour, on ne parle pas de règles juridiques.
Est-ce que le sacrement touche à la question du droit et du pouvoir, ou à la question de la foi, de l’Évangile et du lien ?
Une doctrine vraie peut être en contradiction avec les pratiques dominantes mais elle ne peut nier la réalité des personnes.  Sinon elle est inaudible, et s’expose   à être rejetée par ceux à qui elle est destinée.

lineamenta n° 57-59 ; questions n° 41-44

Et l’interdiction de la pilule ?  :          Les laïcs ont choisi de passer outre !

La qualité de l'amour entre époux est plus importante que la méthode de régulation des naissances choisie. C'est le but qui compte et non le moyen, en vue d'une pater-maternité responsable et harmonieuse.
Comment peut-on imaginer une injonction de Dieu ou de Jésus à choisir entre une bandelette pour analyse de la glaire cervicale et la prise d’un contraceptif ?
Sans compter que les méthodes dites naturelles ne sont pas validées par la quasi totalité des scientifiques car elles ne sont ni pratiques, ni facilement applicables.

Questions 41-44

Il est scandaleux de lier générosité et nombre d’enfants !

Avant d’alerter sur le risque futur de dénatalité, il faut prendre en compte aujourd’hui le surpeuplement de certaines contrées pauvres.  La régulation des naissances doit être encouragée vigoureusement dans l’intérêt des parents et des enfants, donc du bonheur familial.

Question n° 44 

Aucune femme n’avorte de gaîté de cœur !

Parler de plaie est stigmatisant pour les hommes et les femmes qui décident  d’un avortement.
Dans certaines situations, l'avortement apparaît comme la solution la moins mauvaise, même si elle est toujours regrettable.


Lineamena n° 36 & 39, questions 28 & 29

De la préparation au mariage : le § 39 du lineamenta : un risque d'embrigadement ?

Qu’on le regrette ou non, nos contemporains ne se retrouvent pas dans une préparation au mariage posée du seul du point de vue de la norme ou de l’idéal. Leur vie de foi se développe non  à partir de l’exposition des dogmes mais à partir de rencontres humaines avec des chrétiens témoignant de ce que l’Évangile vient éclairer. Les futurs époux ont toute leur vie pour découvrir toutes les dimensions du mariage chrétien. Il n’est donc pas nécessaire de leur asséner toute la réflexion de l’Eglise quand ils se présentent à elle.
D’ailleurs - et c’est une chance - les équipes de préparation au mariage savent proposer un cheminement qui peut ouvrir sur la rencontre du Christ.

questions 45 & 46

Osons l’ouverture : diffusons les bonnes pratiques

Il existe déjà différentes pratiques :
- catéchèse pour tous
- matinées communes enfants et parents ensemble- (ex. pratiques du secteur pastoral Bruges Le Bouscat Diocèse de Bordeaux)
- première  annonce de la foi  proposition du B’Abba par le diocèse de Poitiers et repris ailleurs)
- Une diffusion de ces pratiques pourrait permettre aux  équipes d’évangélisation d’avoir des moyens pour adapter les meilleures réponses possibles aux demandes des personnes

mise en ligne par J.Derouault