lundi 25 mars 2013

Deux dates pour un même forum




Annoncer ensemble l’Evangile

Réflexion ludique et festive :
« Pour une Eglise où se partage
la responsabilité de tous les baptisés »

Le Samedi 20 avril 2013    de  9 h 45   à 12 h  
à la salle paroissiale de Pessac , 9 rue des Poilus
(tram ligne B , arrêt terminus  «Pessac centre »)
Suivi d’ un apéritif de clôture.

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Ou                           le   Dimanche 21 avril 2013 de 20 h à 22 h 30
à Notre Dame des Anges
208 rue de Pessac, Bordeaux (bus  9 ou 4)
après la Messe qui prend son Temps (18h30)
Accueil avec buffet dinatoire 
chaque participant apporte un plat
ou une boisson à partager
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Une autre organisation dans nos églises…,
une chance pour toute la société !


mis en ligne par Jean Derouault le 25/03/2013

dimanche 24 mars 2013

Compte-rendu du groupe de l'atelier "Rapports entre catholiques et croyants d'autres religions non chrétiennes"

En écho à notre appel à relire Nostra Aetate:
http://dialogue-liberte.blogspot.fr/2013/01/notre-reflexion-de-lautomne-2012-propos.html

et à l'occasion d'un "dimanche autrement" le 20 janvier 2013 à la paroisse Notre Dame des Anges (http://nda33.fr/), deux groupes ont réfléchi sur les suites du Concile Vatican II. Voici les réflexions suscitées par Nostra Aetate :


Animateur du groupe : Dominique Normandin
Rapporteur : Pascale Gateau
Après un tour de table qui a permis d'apprécier la diversité d'âge et d'occupations des membres du groupe, l'atelier a débuté par une lecture collective du texte du concile Vatican 2 "Nostra Aetate", daté du 28 octobre 1965. Ce texte a ensuite structuré nos discussions qui ont fait émerger les trois grandes questions suivantes :
1) Où rencontrons-nous des gens d'autres religions ?
Les circonstances sont très liées au milieu social : le contact est plus facile entre étudiants souvent issus d'un milieu favorisé, alors que les barrières socioculturelles sont plus importantes en face des immigrés. L'apparence extérieure peut susciter des réactions de rejet a priori : femmes voilées, interdits alimentaires...De même, les media véhiculent souvent une fausse image des religions, s'attachant à ces signes extérieurs ou à des événements tragiques pour les opposer.
2) Quelles actions communes pouvons-nous entreprendre ?
Une véritable relation d'entraide et d'amitiés a pu s'établir dans certains cas, comme dans la cité HLM habitée par les sœurs. Chez les jeunes, il existe de plus en plus de couples mixtes de religion différente, ce qui est un signe d'ouverture et peut conduire à une véritable recherche commune de Dieu, mais peut aussi parfois être source de grande souffrance si l'intolérance domine.
3) Comment annoncer le Christ ?
L'annonce du Christ se fait déjà par notre manière de vivre. Les autres religions ont aussi quelque chose à nous dire de Dieu. Le dialogue est plus facile avec les autres religions monothéistes car elles ont comme nous un Dieu unique. Il existe des espaces de rencontre et de dialogue interreligieux comme l'association "Co-exister". Le problème actuellement est plutôt perçu vis-à-vis des gens sans religion alors qu'il semble exister une certaine solidarité entre croyants de différentes religions.

Il faut souligner que nos discussions ont surtout porté sur la religion musulmane alors que "Nostra Aetate" évoque beaucoup plus longuement la religion juive. Ceci est à resituer dans l'évolution historique et sociale entre 1965 et nos jours, avec l'augmentation considérable de la population de religion musulmane en France durant cette période.
Pascale Gateau
mis en ligne par Jean Derouault le 24/03/2013



samedi 9 mars 2013

lettre au conseil presbytéral

les échanges suscités en sein de D & L à la suite des remarques formulées lors de la rencontre précédente sur la façon dont le conseil presbytéral aborde le problème des divorcés remariés, ont abouti à l'envoi du mail suivant à tous les membres du conseil presbytéral :


Mon Père,
 voici un message du groupe Dialogue et Liberté


« Nous, Dialogue et Liberté ( http://dialogue-liberte.blogspot.fr/  ) avons reçu la lettre diocésaine de janvier 2013 et pris connaissance des documents qui préludent à la réflexion du Conseil presbytéral sur l’accueil des personnes remariées après un divorce.

Nous nous permettons de vous faire parvenir à nouveau en pièce jointe le texte que nous avions élaboré à ce sujet il y a un an.

Nous souhaitons encore et toujours que les orientations diocésaines rappellent que « le Christ est venu pour sauver et non pour exclure » et en tirent des conclusions pastorales marquées par la miséricorde et l’invitation à la communion.

Nous vous remercions de prendre en compte ce message et nous vous adressons nos salutations fraternelles et respectueuses,


Pour Dialogue et Liberté, »  Jean Derouault secrétariat Dialogue et Liberté

pièce jointe au mail : le texte de janvier 2012 reproduit ci-dessous, avec une introduction actualisée


Remariés après divorce




Nous connaissons tous des personnes remariées après divorce et souffrons de leur situation dans l’Église. Le texte qui suit fait le point de trois mois de lectures et d’échanges, il a donné lieu à une rencontre ouverte à tous en janvier 2012.

Au moment où le Conseil Presbytéral aborde à nouveau ce sujet nous vous proposons ce témoignage. 



 Nous, «Dialogue et Liberté», groupe de catholiques baptisés, engagés dans l’Église diocésaine, sommes attentifs à l'accueil des personnes divorcées et remariées.

Cette question a récemment fait l'objet d'articles et de déclarations diverses; le conseil presbytéral de notre diocèse doit prochainement publier un texte sur la famille qui inclura une réflexion sur ce sujet.

Nous reconnaissons l'indissolubilité du mariage sacramentel, mais nous ressentons comme désincarné, voire involontairement blessant, le ton de certains documents, et attirons l'attention du conseil sur les points suivants :

1. La réalité, telle que nous la voyons tous les jours, est insuffisamment prise en compte par l'Église institutionnelle. Or la réalité n'est-elle pas aussi source d'élaboration théologique ? Que dit à l’Église l’échec de tant de mariages sacramentels ?

2. Est-il évangélique de stigmatiser des pécheurs et de distinguer des justes ? Nous sommes heureux de voir encouragées, dans les secteurs pastoraux, des propositions d’accueil fraternel et chaleureux pour les personnes qui trouvent, aujourd’hui, de nouveaux chemins de foi et de vie dans un remariage civil.

3. Il importe de souligner que, in fine, chacun est renvoyé à sa conscience éclairée et formée. Nous espérons que les baptisés sauront dire haut et fort à tous, dans l'Église et dans le Monde, que le Christ est venu pour sauver et non pour exclure.

Nous espérons, malgré les textes diffusés récemment par l’Osservatore Romano, que les théologiens et le magistère, s’appuyant sur le «sensus fidei», poursuivront la réflexion. Nous croyons que le sacrement de mariage ne peut se donner qu’une seule fois; cependant nous déplorons le lien qui est fait entre indissolubilité du mariage sacramentel et accès à la Réconciliation comme à la Table du Pain eucharistique. Pourrons-nous en conscience interdire encore longtemps l’accès à la réconciliation et à la communion, aux personnes divorcées-remariées qui souhaitent rester dans l'Église ?

Dialogue-Liberté








vendredi 8 mars 2013

Accueil dans l'Eglise des personnes remariées après un divorce : de Cana à Samarie



La lettre diocésaine de janvier 2013 évoque un thème de travail actuellement en chantier au Conseil presbytéral : l’accueil des personnes remariées après un divorce.
Une vidéo présente l’une des démarches pastorales actuellement en œuvre dans ce domaine et des sessions intitulées : De Cana à Samarie.   L’accueil se veut sans aucun doute bienveillant. On y propose de relire et relier la première union qui ne saurait être sacramentellement dissoute et la seconde, chemin de la vie présente.  Relire et relier : chaque être humain, chacun de nous devons assumer nos limites,  nos contradictions, les engagements que nous n’avons pu bien tenir… et voir comment la Vie parmi tout cela fraye son chemin ; dans cette situation particulièrement, en raison du sacrement, quoiqu’il n’y ait pas qu’à propos du mariage que des engagements devant Dieu puissent être rompus. Enfin à ce parcours de réunification de la vie nous sommes tous convoqués pour être en vérité, au plus juste de notre responsabilité et dans la confiance de l’Amour qui nous dépasse.
 C’est généralement le chemin qui conduit à la « Réconciliation » quand il se fait en Église et sous le regard du Christ…

Ce qui interroge plus, c’est la référence biblique : « De Cana à Samarie » .
 Sur Cana on ne s’attardera pas. Jésus, invité à une noce, y fait couler à flots le vin, signe de l’Alliance : plénitude, allégresse ; signe du Royaume en quelque sorte. Le mariage – non encore sacramentel- en est l’image.
 Quant à Samarie …(Jn , 4,1-30 )  Cette femme vient puiser l’eau à midi, heure insolite qui pourrait indiquer qu’elle est plus ou moins paria, à moins que cette heure du soleil étouffant ne soit le signe d’une soif commune. A l’encontre de toute convention et même de toute convenance, Jésus s’adresse à elle, qui est une femme, elle, qui est une Samaritaine, un peuple traditionnellement tenu à l’écart par les Juifs. Un court dialogue amène la femme à demander l’ « eau vive », l’ « eau de la Vie éternelle » ; la demander suppose que l’on y croie et que l’on croit en celui qui peut la donner.
Peut- on penser qu’il lui est dit, comme affirmé dans la vidéo, qu’elle la recevra « à la condition » de pouvoir présenter une situation matrimoniale réglementaire ?   Durant les sessions De Cana à Samarie cette lecture- là est- elle univoque ?
 Quoiqu’elle soit sans mari ou qu’elle en ait eu trop,( 5,6 ?), et qu’elle se tienne devant Jésus dans la transparence d’une vie marquée de cicatrices, de manquements, notamment sur le plan conjugal, c’est à elle qu’il demande à boire, c’est à elle qu’il offre l’eau vive, c’est à elle qu’il révèle sa messianité, elle est même dans cet Évangile le  premier être vivant qui en reçoit l’annonce :
« - Je sais qu’un Messie doit venir, qu’on appelle le Christ

- Je le suis moi qui te parle »
Et la voilà qui part dire la bonne nouvelle et les habitants de Sichem viennent à Jésus. L’historienne E. Dufourcq dit que la Samarie fut le berceau de nombreuses communautés de l’Église primitive. Elle a donc reçu l’Eau vive, elle qui venait chercher l’eau qui n’éteint pas durablement la soif, elle a voulu la partager, elle fut peut-être la première missionnaire parce qu’elle a rencontré Jésus et qu’elle l’a reconnu.
Tirer de cet Évangile-là  l’idée ou la justification que les personnes remariées après un divorce ne peuvent plus participer à l’eucharistie jusqu’à ce que la mort d’un des époux ne vienne défaire les liens , parce qu’ils ne sont plus en mesure de donner le « signe » de l’alliance, est tout de même très étonnant. On pourrait dire plutôt que la miséricorde du Christ telle l’eau vive lave toute faute – quand « faute »  il y a-  dès lors qu’elle est reconnue sous son regard. Dans l’ensemble de l’Évangile ne cesse-t-il pas de réintégrer pleinement dans le groupe ceux qui pour diverses raisons en sont exclus ( publicains, infirmes et malades, femmes pécheresses, femmes surtout parce que c’est elles surtout qui sont stigmatisées). De plus, souvent il insiste pour aller manger chez eux autant que chez les pharisiens.

L’accueil dans la Communauté ecclésiale des personnes divorcées remariées a constitué un grand pas pour l’Église, la bienveillance dans la plupart des cas de l’accueil pastoral est certaine. La rigueur de la discipline, sans limite de temps , qui les écarte de la Réconciliation et de l’Eucharistie s’ils vivent une nouvelle union interroge. La notion de « communion de désir » ne peut masquer la gravité de cette privation, alors même que l’Église proclame que « l’eucharistie est la source et le sommet de toute vie chrétienne » et que dans cette parole on sait bien que la communion à la table du pain et au corps du Christ est le cœur de la célébration. Et combien d’entre nous, quand ils vont communier, ressentent la peine de leurs frères comme un manque à leur allégresse, une question posée à l’unité du corps du Christ ?
On ne peut aborder ici les questions théologiques qui sous-tendent cette discipline, les voies possibles pour la faire évoluer en prenant  au sérieux le sentiment si partagé par un grand nombre de prêtres et de laïcs que cette situation n’est pas tenable et même qu’elle n’est pas franchement évangélique. Mais, pour ce qui est de la Samaritaine, elle a reçu l’eau vive sans condition  aucune parce qu’elle a ouvert son cœur à celui qui l’attendait, je ne saurais lire ce texte autrement. Du vin des noces de Cana à l’eau vive de Samarie ce qui jaillit, loin de toute idée de sanction ou d’indignité, c’est l’allégresse de la miséricorde : là où il y a du manque, elle instaure plénitude, relation, abondance de l’amour, réjouissance de tous ensemble en Christ. L’Esprit souffle où il veut…

article rédigé par Marie- Claude Peyvieux, co-signé par Christine Taussat
mis en ligne par Jean Derouault le 08/03/2013